©EPFL – MS 284 – March 1889
The Architect of Consistory shows by his report that
upon the site in Soho Square,a handsome Church
can be builtwith sittings for 400 persons.
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ASTON WEBB
Ayant établi son cabinet d’architecture à Londres en 1874, Aston Webb (1849-1930) était à la fin du 19e siècle l’un des architectes les plus importants du Royaume-Uni.
Quand le consistoire de l’Eglise Protestante de Londres le choisit comme architecte de la nouvelle église à construire sur le site de Soho Square, Webb est déjà reconnu pour sa conception à Birmingham des Victoria Law Court (1886). Son style, à l’époque, mêle de nombreuses influences, éclectisme qui se retrouvera tant dans l’église de Soho Square que dans la nouvelle façade du Victoria and Albert Museum qu’il conçoit à la même période (1891). Il entretient alors un partenariat fructueux avec l’architecte Edward Ingress Bell.
Progressivement, son style devient plus classique, comme l’illustre ses commissions royales et notamment la nouvelle façade de Buckingham Palace (1913).
Président du Royal Institute of British Architects de 1902 à 1904, il reçoit la Royal Gold Medal for Architecture en 1905.
LE BÂTIMENT
La façade du temple de Soho Square, bâtiment classé de Grade II*, donnant sur le square est de style gothique flamand, parée de briques bleues de Luton et de Doulton terracotta.
Les motifs décoratifs architecturaux qui ornent la façade furent conçus par William Aumonier, sculpteur de lointaine origine huguenote établit à Tottenham Court Road et ayant déjà travaillé avec Aston Webb pour le chantier des Victoria Law Court à Birmingham.
Le bâtiment est conçu sur quatre niveaux. Cinq arches arrondies rythment le rez-de-chaussée, dont l’arche centrale est enrichie de motifs décoratifs en terracotta. Elle est surmontée d’un tympan, ajouté en 1950 à l’occasion du 400e anniversaire de la Charte Royale d’Edouard VI, conçu par John David Prangnell et illustrant la fuite des Huguenots vers l’Angleterre.
Le toit est surmonté d’un clocheton qui abrite encore la cloche originelle, mais qui n’est plus en état de marche.
L’intérieur de l’église, conçu à l’époque pour une congrégation de 400 personnes, donne une impression d’espace et de luminosité inattendus, la chaleur de la terracotta couleur chamois contrastant fortement avec l’austérité de la façade.
S’inspirant des exemples romans, Aston Webb assure l’animation lumineuse de l’édifice grâce à un éclairage à la fois périphérique et supérieur par les larges baies qui ponctuent le triforium, les cinq vitraux de l’abside, et les vitraux en dômes qui rythment les deux bas-côtés.
Les quatre travées de la nef sont définies par d’imposantes arches romanes, embellies de motifs décoratifs d’inspiration antique.
La voute en bateau renversé et en bois de sequoia est un nouvel emprunt à l’architecture médiévale.
La charpente de l’abside est ponctuée de six couronnes sculptées en bois en souvenir de la charte royale d’Edouard VI qui fonde l’église en 1550.
Comme les temples protestants de France, l’intérieur est dépouillé. Plusieurs inscriptions architecturales sont néanmoins à noter : sur le mur opposé à l’abside on peut lire ‘Le Temple du Seigneur Jésus’ et sur la chaire en terracotta ‘In Christo Vita et Libertas’. La croix moderne, ajoutée dans les années 1970, cache, par ailleurs, une croix originale dessinée par Aston Webb et de caractère beaucoup plus éclectique et ornemental.
L’orgue de William Hill date de 1893.
COMMENT VISITER ?
Infos pratiques:
Pour tout renseignement, vous pouvez nous contacter par email. Nous nous ferons un plaisir de vous répondre.
Nous souhaitons ouvrir au plus grand nombre ce joyaux méconnu du patrimoine de la communauté française et de la communauté protestante francophone de Londres.
Dans ce cadre, nous pouvons, en fonction de nos propres contraintes, organiser des visites sur mesure du temple pour un groupe d’un minimum de huit personnes.